Catégories
Recherche d'article

Pourquoi les troubles du transit touchent-ils surtout les femmes ?
Beaucoup de femmes décrivent un transit irrégulier, des ballonnements ou une constipation qui s’accentuent à certains moments du mois. Ce n’est pas une fatalité ni « dans la tête » : le système digestif féminin est réellement plus sensible aux variations hormonales. Les œstrogènes et la progestérone influencent la motricité intestinale, la sensibilité viscérale et même l’équilibre du microbiote. Résultat : pendant les règles, en prémenstruel, lors de la grossesse ou à la ménopause, le transit peut se ralentir et l’inconfort augmenter.
Dans cet article, on vous explique simplement pourquoi les troubles du transit touchent davantage les femmes, ce que montrent les études récentes, et comment agir concrètement avec des solutions naturelles comme les tisanes laxatives puissantes, l’alimentation, la marche… Objectif : comprendre, déculpabiliser et repartir avec des conseils utiles, accessibles et sûrs.
Un transit plus sensible aux variations hormonales
Chez la femme, les fluctuations hormonales jouent un rôle majeur dans la santé digestive. Les hormones ne régulent pas seulement la fertilité : elles influencent aussi la façon dont les intestins se contractent et déplacent les aliments.
Le rôle des œstrogènes et de la progestérone
Les œstrogènes contribuent à maintenir une bonne motricité intestinale, tandis que la progestérone a tendance à ralentir le transit. En phase prémenstruelle, la progestérone augmente, ce qui peut expliquer pourquoi certaines femmes constatent une constipation passagère avant les règles.
Une étude publiée dans Neurogastroenterology & Motility (2016) a confirmé que ce ralentissement est lié à une diminution des contractions du côlon, entraînant un transit plus lent.
Impact du cycle menstruel sur la digestion
Le syndrome prémenstruel ne se limite pas aux douleurs ou aux sautes d’humeur, ce qui est déjà pas mal ! Beaucoup de femmes remarquent des changements digestifs : transit ralenti, ballonnements, ou au contraire, selles plus fréquentes au début des règles.
Ces variations sont dues à l’équilibre hormonal et à la sensibilité accrue du système digestif à cette période. C’est souvent à cause de cette “variation digestive” que les femmes ont l’impression de prendre du poids pendant leur période menstruelle.
Grossesse : périodes à risque
Pendant la grossesse, plusieurs facteurs s’additionnent :
- Hormonal : la progestérone augmente fortement pour maintenir la grossesse. Or, elle agit comme un relaxant musculaire sur tout l’organisme, y compris les muscles lisses de l’intestin, ce qui ralentit le péristaltisme (les contractions qui font avancer les aliments).
- Mécanique : à mesure que le fœtus grandit, l’utérus prend plus de place et exerce une pression sur le côlon et le rectum, gênant le passage des selles.
- Hydratation et alimentation : certaines femmes boivent moins par inconfort ou nausées, et peuvent aussi réduire leur apport en fibres si elles sont gênées par des ballonnements, ce qui accentue encore la constipation.
Une étude publiée dans BMJ Open Gastroenterology (2021) estime que près de 40 % des femmes enceintes connaissent des épisodes de constipation.
Ménopause : changements durables du transit
Vous pensiez être tranquille à la ménopause et bien non ! À la ménopause, c’est surtout la baisse des œstrogènes qui impacte le système digestif. Ces hormones favorisent normalement la souplesse des tissus et l’équilibre du microbiote intestinal. Leur diminution peut entraîner :
- Un ralentissement de la motricité intestinale, rendant la digestion plus lente.
- Des modifications du microbiote : la diversité bactérienne peut diminuer, ce qui affecte la digestion des fibres et la régularité du transit.
- Une plus grande sensibilité aux ballonnements et à l’inconfort abdominal.
Certaines études (par ex. Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, 2019) montrent aussi que la baisse hormonale peut influencer le métabolisme, ce qui modifie la gestion du poids et la tolérance digestive.

Les particularités physiologiques du système digestif féminin
En plus de l’influence hormonale, le système digestif féminin présente certaines caractéristiques anatomiques et fonctionnelles qui peuvent expliquer une plus grande sensibilité aux troubles du transit.
Une motricité intestinale parfois plus lente
Des recherches en gastroentérologie montrent que, même en dehors des variations hormonales, la vitesse de transit colique est en moyenne légèrement plus lente chez la femme que chez l’homme.
Plusieurs raisons possibles :
- Structure pelvienne : l’intestin doit cohabiter avec l’appareil reproducteur, ce qui peut modifier son positionnement et, dans certains cas, influencer la circulation des matières.
- Sensibilité viscérale : certaines femmes présentent une réactivité plus forte aux distensions intestinales, ce qui peut entraîner un inconfort ou un ralentissement en réponse au stress ou aux changements alimentaires.
- Influence hormonale persistante : même hors période menstruelle, les niveaux hormonaux quotidiens peuvent jouer un rôle.
Microbiote et flore intestinale : différences observées chez la femme
Le microbiote intestinal, cet ensemble de milliards de bactéries qui participent à la digestion, présente des différences de composition entre les sexes.
Chez la femme, il est plus influencé par :
- Les cycles hormonaux, qui peuvent modifier la proportion de certaines bactéries bénéfiques.
- Les événements de vie (grossesse, accouchement, ménopause) qui induisent des changements durables dans l’équilibre microbien.
- Le stress chronique, plus fréquent chez les femmes selon certaines études, qui altère la diversité bactérienne et peut provoquer ou aggraver des troubles digestifs.
Ces particularités expliquent pourquoi les approches naturelles doivent être adaptées spécifiquement aux besoins féminins, en soutenant à la fois la motricité intestinale et l’équilibre du microbiote.
En résumé
Facteur |
Mécanisme |
Conséquences sur le transit |
---|---|---|
Variations hormonales (cycle menstruel) |
Fluctuations des œstrogènes et de la progestérone |
Transit ralenti en phase prémenstruelle, constipation passagère ou variations de fréquence des selles |
Grossesse |
Progestérone élevée + pression mécanique de l’utérus |
Ralentissement du péristaltisme, constipation fréquente |
Ménopause |
Baisse des œstrogènes et modification du microbiote |
Digestion plus lente, ballonnements, perte de diversité bactérienne |
Structure pelvienne |
Positionnement des organes digestifs influencé par l’appareil reproducteur |
Légère diminution de la vitesse de transit colique |
Sensibilité viscérale |
Réactivité accrue aux distensions intestinales |
Inconfort, transit perturbé en cas de stress ou de changement alimentaire |
Microbiote spécifique |
Composition influencée par hormones, événements de vie et stress |
Risque accru de déséquilibre, troubles digestifs plus fréquents |
Facteurs de mode de vie qui aggravent les troubles
Même si la physiologie féminine prédispose parfois aux troubles du transit, le mode de vie joue un rôle tout aussi important. Certaines habitudes peuvent accentuer un transit déjà ralenti.
Stress et sédentarité
Le stress chronique agit directement sur le système digestif via l’axe cerveau–intestin. Lorsque le corps perçoit un état d’alerte, il priorise les fonctions vitales immédiates au détriment de la digestion, ce qui peut ralentir la motricité intestinale. Le stress émotionnel, fréquent dans un quotidien chargé, peut donc perturber le transit et favoriser la constipation.
La sédentarité est un autre facteur aggravant. Le mouvement stimule naturellement le péristaltisme intestinal : rester assise de longues heures diminue cette stimulation. Quelques minutes de marche ou d’étirement peuvent suffire à relancer l’activité intestinale.
Alimentation pauvre en fibres et hydratation insuffisante
Une digestion fluide dépend en grande partie de ce que nous mettons dans notre assiette… et de ce que nous buvons. Un régime déséquilibré ou un manque d’hydratation peuvent rapidement ralentir le transit, surtout chez les femmes dont le système digestif est déjà plus sensible.
Voici les points clés à connaître :
- Apport réduit en fibres alimentaires : moins de légumineuses, fruits, légumes et céréales complètes = volume des selles diminué et progression ralentie.
- Fibres solubles : présentes dans le psyllium, l’avoine ou certains fruits, elles gonflent au contact de l’eau et aident à réguler le transit.
- Fibres insolubles : comme le son de blé ou certains légumes, elles accélèrent la vitesse de passage des selles dans le côlon.
- Hydratation insuffisante : sans apport régulier d’eau, les selles deviennent plus sèches et plus difficiles à évacuer.
- Astuce combinée : associer fibres + eau tout au long de la journée pour optimiser l’efficacité digestive.
Remèdes naturels pour réguler le transit
Quand le transit devient irrégulier, il est possible d’agir en douceur grâce à des solutions naturelles validées par l’expérience en phytothérapie. L’objectif est d’accompagner l’organisme sans créer de dépendance, en stimulant ses fonctions digestives.
Les plantes médicinales les plus adaptées au transit féminin
Certaines plantes sont particulièrement reconnues pour favoriser un transit régulier :
- Psyllium ou ispaghul : riche en mucilages, il absorbe l’eau et augmente le volume des selles, facilitant leur progression. Le psyllium comme la mauve ou la guimauve sont des laxatifs doux sur le système digestif adaptés aux personnes fragiles comme les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées.
- Mauve : adoucissante, elle aide à limiter les irritations et facilite l’évacuation. C’est une plante de la famille des Malvacées, riche, elle aussi, en mucilage. En tisane, elle adoucit et empêche les irritations des muqueuses que peuvent créer les laxatifs puissants comme le séné ou le cascara.
- Bourdaine : l’un des meilleurs laxatifs naturels, la bourdaine stimule en douceur les contractions intestinales, utile en cas de constipation passagère ou chronique.
- Séné : puissant laxatif, le séné est à utiliser ponctuellement, toujours sous avis médical si constipation persistante. Attention, le séné est très irritant, c’est pourquoi il est conseillé d’ajouter de la guimauve ou de la mauve à sa préparation.
- Chicorée et racine de pissenlit : le pissenlit et la chicorée favorisent le développement des bonnes bactéries intestinales grâce à ses fibres prébiotiques. Ce sont deux plantes excellentes pour la fonction hépatique. Un foie fatigué ou engorgé peut être à l’origine d'une constipation chronique. Ainsi, nettoyer son foie est une première étape vers la guérison.
Chez Sensathé, nos tisanes laxatives BIO associent plusieurs de ces plantes, dans des proportions étudiées, pour agir efficacement sans agresser le système digestif.
Conseils simples pour stimuler le transit au quotidien
En complément des plantes laxatives, quelques gestes simples peuvent aider :
- Bouger chaque jour : marcher, monter les escaliers, pratiquer une activité douce (yoga, stretching). Bouger est aussi une façon de ralentir le stress.
- Fixer des horaires réguliers pour les repas et l’évacuation des selles, afin de créer une routine digestive.
- Augmenter progressivement les fibres dans l’alimentation pour éviter les ballonnements au début.
- S’hydrater régulièrement tout au long de la journée, surtout en période de chaleur ou d’activité physique. N'oubliez pas qu’une mauvaise hydratation est la cause première d’une constipation qui s’installe.
- Prendre le temps de manger et bien mastiquer pour faciliter la digestion. La digestion commence dans la bouche.
Quand consulter un professionnel de santé ?
Un trouble du transit ponctuel est souvent bénin et se corrige avec quelques ajustements alimentaires et de mode de vie. Mais certaines situations doivent inciter à demander un avis médical pour écarter toute cause sous-jacente.
Signes qui doivent alerter
- Constipation persistante au-delà de trois semaines, malgré des mesures simples.
- Alternance constipation/diarrhée sans raison apparente.
- Douleurs abdominales intenses ou inexpliquées.
- Sang dans les selles ou selles très foncées.
- Perte de poids involontaire accompagnée de troubles digestifs.
Ces signes peuvent indiquer un trouble plus sérieux (inflammation, pathologie digestive, trouble endocrinien) nécessitant des examens. Même si les approches naturelles peuvent grandement aider, elles ne remplacent pas un suivi médical lorsque les symptômes persistent ou s’aggravent.
Chez l’herboristerie Sensathé, nous mettons l’accent sur la prévention et l’accompagnement naturel, grâce à des tisanes contre la constipation et des conseils en phytothérapie, pour retrouver un confort digestif tout en douceur.
Questions fréquentes sur les troubles du transit chez la femme
Un transit est considéré comme normal lorsqu’il y a entre 1 et 3 selles par jour à 3 par semaine. L’essentiel est qu’elles soient régulières, faciles à évacuer et sans effort excessif.
Oui, c’est fréquent. La hausse de la progestérone en phase prémenstruelle ralentit le transit. Cela disparaît souvent après les menstruations, mais on peut soulager cet inconfort en ajustant alimentation, hydratation, tisane digestive et activité physique.
Le psyllium, la mauve, la guimauve, la bourdaine, le séné (en usage ponctuel) et la chicorée ou le pissenlit sont reconnus pour favoriser un transit régulier. Elles peuvent être consommées en tisane, après avis médical si besoin.
Oui. La baisse des œstrogènes à la ménopause ralentit la motricité intestinale et modifie l’équilibre du microbiote, entraînant plus facilement constipation et ballonnements.
Oui. On parle alors de constipation fonctionnelle : les selles peuvent être proches, mais dures, peu complètes ou nécessiter un effort, ce qui peut masquer une réalité fonctionnelle perturbée.
Oui. Une constipation non traitée peut entraîner des hémorroïdes, des fissures anales, une impaction fécale ou même une obstruction partielle.
En général, une tisane laxative douce comme notre tisane Transit nᵒ 1 BIO peut se prendre le soir, pour un effet le lendemain matin. Elle doit être préparée selon les indications (quantité, temps d’infusion) et consommée ponctuellement, un jour sur deux, sauf avis contraire d’un professionnel de santé.
Il est conseillé de commencer par une petite dose et d’augmenter si nécessaire, pour éviter un effet trop fort.
Larousse des plantes médicinales - édition 2017 | Ma bible des secrets de phytothérapeutes - Leduc édition 2023 | Ma bible de l’herboristerie - Leduc édition 2018 | 80 recettes originales à faire vous-même avec les plantes - édition 1986 | Ma bible des plantes qui soignent - Leduc édition 2022 - Le petit Larousse des plantes qui guérissent - édition 2019 | www.wikiphyto.org | www.vidal.fr | Le grand guide de la phytothérapie au quotidien - Rustica édition 2022 | www.altheaprovence.com
Les informations contenues dans cet article ne visent pas à diagnostiquer, traiter, guérir ou prévenir une maladie quelconque. Nous nous appuyons, pour écrire cet article, sur des usages traditionnels des plantes en phytothérapie. Les allégations concernant les bienfaits des plantes et des produits à base de plantes sont basées sur l'utilisation traditionnelle des plantes en phytothérapie. On retrouve ces informations de façon régulière et de manière confirmée en milieu scientifique et dans des ouvrages spécialisés en phytothérapie ou en médecine naturelle (voir bibliographie).
Rédigé par Laura, conseillère en phytothérapie, en micronutrition et en rééquilibrage alimentaire et naturopathie, cet article présente des connaissances actuelles en science qui concernent le sujet abordé lors de sa mise à jour. La science évolue et progresse, ainsi, elle pourrait rendre cet article partiellement ou totalement obsolète. Aucun article de notre blog ne doit être considéré comme une alternative aux recommandations de votre professionnel de santé.